C’était le temps où l’Amérique entière dansait aux sons de ces merveilleuses grosses machines rutilantes appelées « big bands ». C’était au temps où le swing était roi et où les neveux de l’oncle Sam, réunis autour du poste de radio familial qui trônait au milieu du salon, se faisaient un devoir de ne pas perdre une note de ces émissions qui diffusaient, souvent en direct, ces formations aux pouvoirs magiques. Si celles de Duke Ellington, Count Basie, Benny Goodman ont traversé l’épreuve du temps sans trop de dommages pour leur mémoire, qui se souvient aujourd’hui de « Jimmie Lunceford And His Orchestra » ? Pourtant, les qualités de l’orchestre Lunceford sautent aux oreilles: perfection de la mise en place, qualité des solistes, souplesse incomparable de la section rythmique, pertinence et inventivité des arrangements (maison, pour la plupart, notamment ceux du fabuleux Sy Oliver), et par-dessus tout ce swing qui vous envahit dès la première mesure de chaque morceau, un swing tout à fait original, à base de légèreté, de décontraction, voire de paresse, et d’une utilisation très particulière du rebond rythmique. Redécouvrons avec délice cette formation qui défie les lois de la pesanteur...
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