- EAN13
- 9782072668425
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 17/03/2016
- Collection
- Bibliothèque des Idées
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
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Papier - Gallimard 19,50
"Entre ces deux grands termes rivaux, l’être et le vivre, exister est le verbe
moderne qui fait lever un nouveau possible. Mais comment décrire l’existence
sans plus construire – comme la philosophie l’a fait de l’Être – en s’en
tenant au ras du vécu ? Je cherche ici des concepts qui décolleraient le moins
de l’expérience : on reste dans l’adhérence au vital ou l’on en désadhère. Car
exister, c’est d’abord résister. Sinon ma vie s’enlise ; ou bien elle peut
basculer. Elle s'amorce et se résorbe – plutôt qu’elle ait "début" et "fin".
Elle reste prise dans le "dur désir de durer" ou bien je peux en émerger. Ou
si seul le phénoménal existe, il faudra reconnaître ce qui s’y ouvre de faille
(tel le "sexuel") ou qui l'excède : la rencontre de l’Autre. Car si vivre,
c’est déjà dé-coïncider d’avec soi (sinon c’est la mort), exister est ce verbe
nouveau qui, détaché de l’Être, promeut cette désadéquation en ressource. "Ex-
ister", c’est en effet, littéralement, "se tenir hors" – il faudra dire de
quoi. Ou comment émerger du monde, mais dans le monde, sans verser dans l’au-
delà de la métaphysique ? De là se dégage une nouvelle Éthique qui ne prêche
pas : vivre en existant." François Jullien.
moderne qui fait lever un nouveau possible. Mais comment décrire l’existence
sans plus construire – comme la philosophie l’a fait de l’Être – en s’en
tenant au ras du vécu ? Je cherche ici des concepts qui décolleraient le moins
de l’expérience : on reste dans l’adhérence au vital ou l’on en désadhère. Car
exister, c’est d’abord résister. Sinon ma vie s’enlise ; ou bien elle peut
basculer. Elle s'amorce et se résorbe – plutôt qu’elle ait "début" et "fin".
Elle reste prise dans le "dur désir de durer" ou bien je peux en émerger. Ou
si seul le phénoménal existe, il faudra reconnaître ce qui s’y ouvre de faille
(tel le "sexuel") ou qui l'excède : la rencontre de l’Autre. Car si vivre,
c’est déjà dé-coïncider d’avec soi (sinon c’est la mort), exister est ce verbe
nouveau qui, détaché de l’Être, promeut cette désadéquation en ressource. "Ex-
ister", c’est en effet, littéralement, "se tenir hors" – il faudra dire de
quoi. Ou comment émerger du monde, mais dans le monde, sans verser dans l’au-
delà de la métaphysique ? De là se dégage une nouvelle Éthique qui ne prêche
pas : vivre en existant." François Jullien.
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