Comment j’ai perdu ma femme à cause du tai chi

Hugues Serraf

Editions de l'Aube

  • Conseillé par
    23 septembre 2015

    Court roman qui s'il ne tient pas réellement les promesses de la quatrième de couverture ("coup de cœur assuré") ne déçoit pas vraiment non plus. Disons qu'il est très agréable à lire, qu'on sourit souvent, qu'on frémit aux descriptions des conditions de vie en prison, mais que ce n'est pas le chef d'œuvre de cette rentrée littéraire. On passe un bon moment et c'est déjà un très bon point pour un livre. Que me restera-t-il de ma lecture dans quelques semaines ? Je n'en sais rien, mais je ne parierai pas sur des souvenirs vivaces.

    Le gros point positif de cet ouvrage est son ton moderne et drôle, même les plus grands malheurs de cet homme sont racontés avec humour. Il a pas mal de recul sur sa vie, son œuvre, pour preuve l'extrait qui suit, un dialogue entre lui et Coloc lors de leur visite de la bibliothèque de la prison :

    "Hé hé, les bouquins que tu écris, ils les ont peut-être ici. Ça serait marrant.

    - Ça serait marrant mais ça m'étonnerait beaucoup. Je ne suis pas assez connu. A la FNAC, ils me mettent sur les étagères du bas, pas sur les tables avec les best-sellers.

    - Si t'es condamné, ça te fera de la pub ! Toutes les bibliothèques des prisons voudront les avoir en rayon !"

    Sûrement. Le succès, à quoi ça tient..." (p.84)

    Le seul point qui pour lui ne peut prêter à l'humour c'est sa femme, l'amour qu'il a pour elle et sa peur de la perdre. Il subit, il subit, jusqu'au jour où...

    Pas inévitable, mais si vous avez un petit coup de blues avec des lectures plombantes ou un besoin absolu de rire un peu, n'hésitez pas, deux à trois heures de lecture vous suffiront pour lire l'entièreté de ce roman et pour retrouver le sourire.

    PS : le plus drôle, encore que je ne sais pas si ça l'est vraiment, Madame Yv vient tout juste de s'inscrire au Tai chi (mais elle n'a pas lu le livre)