Expo 58, roman

Jonathan Coe

Gallimard

  • Conseillé par
    28 février 2014

    Londres, 1958. Thomas Foley la trentaine travaille depuis plus de dix ans au Bureau Central d'Information britannique et mène une vie de ce qu'il y a de plus tranquille avec sa femme Sylvia et leur jeune bébé. Ses supérieurs lui proposent de participer à l'Exposition Universelle qui se tiendra dans quelques mois à Bruxelles. Ses origines (une mère belge et un père qui a tenu d'un pub) font de lui le parfait candidat. Car s'il doit contrôler la construction du pub anglais le Britannia qui sera situé à côté du Pavillon, il devra être sur place durant toute l'exposition soit six mois et veiller à que que tout se passe bien. L'honneur anglais est en jeu car tous les pays seront seront présents.
    Thomas s'envole assez égoïstement pour la Belgique où à son arrivée la jeune et jolie l'hôtesse Anneke chargée de venir le chercher lui plait immédiatement.

    Son compagnon de chambre Tony (anglais bien sûr) travaille dans le domaine scientifique car une copie de la machine ZETA dont l'Angleterre s'est vantée qu'elle ferait avancer la technologie du nucléaire est présentée. Les Belges ont placé par humour Américains et Soviétiques côte à côte. Thomas ne quitte pas le Britannia qui fait un malheur. Il y rencontre un journaliste russe Chersky qui pose des questions bizarres, Emily une actrice américaine. Sans oublier un duo particulier d'anglais, deux agents secrets Wayne et Radford qui m'ont fait penser aux Dupont et Dupond de Tintin. L'exposition est censée rapprocher les nations, susciter des échanges et montrer ce que la modernité apportera ( le symbole en est l’Atomium). Mais la politique, les enjeux en cours ne peuvent pas disparaître durant quelques mois. Les compatriotes de Thomas sont partagés entre le conservatisme, les traditions et l'envie d'aller de l'avant. Naïf, Thomas profite pour flirter gentiment avec Anneke à qui il n' a pas révélé sa situation d'homme marié et de père de famille. Il correspond avec Sylvia par courrier qui lui rappelle combien son quotidien était bien morne par rapport à ce qu'il vit durant ces quelques mois.

    Avec humour, Jonathan Coe nous embarque dans une livre entre comédie et postiche de roman d'espionnage. L'Exposition Universelle est une façade de mensonges et d'intérêts. Thomas sans s'en rendre compte est manipulé et les choix qu'il devra effectuer seront faussés par les circonstances.
    Si cette lecture est distrayante, les rebondissements sont prévisibles. J'ai tourné les pages sans déplaisir mais sans frénésie...

    Par rapport aux livres de cet auteur que j'ai lus ("La pluie, avant qu'elle ne tombe" et "Testament à l'anglaise"), celui-ci m'est apparue avec un manque cruel de finesse et d'humour plus ironique.